Hélène JÉRON

Que de bons souvenirs partagés en famille et pour tes arrières petits enfants Mèmère ❤️

Elle nous accompagnait toujours pour nous dire au revoir.

Mémère,

Nous nous sommes rencontrées il y a une vingtaine d'années maintenant.
Même si j'étais nouvelle dans la famille, tu m'as tout se suite intégrée comme une de tes arrière petites filles et cela me touche encore aujourd'hui.

Tu étais une femme de caractère, aimante et pleine d'humour, tu savais ce que tu voulais et ta capacité à vivre simplement et cultiver les moments de convivialité ont toujours forcé mon admiration.

Les visites de tes proches étaient toujours des moments privilégiés pour toi, il n'y avait qu'à voir ton sourire sur les photos où tu es entourée.
J'aime à croire qu'un peu de toi vit en chaque personne que tu as côtoyée en 105 ans de vie.
Tu continueras à vivre dans nos cœurs et nos mémoires.

Merci Mémère.

Nos pensées les plus affectueuses pour toute la famille.

Mégane & Thomas

Une vie

Noire et blanche, jaunie, doucement surannée,
Dans son cadre en argent, sur le mur de l'entrée,
Où les aïeux sourient de leurs premières rides,
La photo est restée mais la maison est vide.

Le journal d'un matin traîne sur une table,
Et sur le vieux buffet à l'équilibre instable,
Une lettre affranchie d'une ancienne Marianne,
N'arrivera jamais à la grand-tante Jeanne.

Bien sûr l'air poussiéreux est chargé de mémoire,
De rires et de larmes, et de petite Histoire,
Mais comme elle est sereine la maison de Mémère,
Qui sans l'avoir cherché est partie centenaire.

(à partir du poème de Clotilde de Brito)

A ma maman,

Hélène est née le 19 juin 1920, au bourg de Trémargat, d'un père très strict et d'une mère très aimante.
Ainée d'une fratrie de 5 filles, elle est allée à l'école primaire à Trémargat puis à l'école catholique à Plounévez-Quintin.
A 16 ans, elle a fait une formation de 6 mois de couture à Saint-Brieuc. Au retour, elle a commencé son métier de couturière puis a connu (plutôt fréquenté) papa, Désiré. Ils se sont mariés le 29 septembre 1941. Sont nés Noël, Denis, Annie, puis moi un peu plus tard.
La période 39-45 a été très difficile : manque de tout, peur des allemands. Mais le jardin était le garde-manger, et les 3 vaches donnaient lait et beurre.
Peu après ma naissance, tu as eu ta première cuisinière à gaz. Puis dans les années 50, la TSF (pour les jeunes, c'est la radio !)
Nous vivions à 6 dans un tout petit espace, mais nous étions heureux. Les enfants ont quitté la maison pour les études (en pension à Rostrenen, puis à Saint-Brieuc) et toi, tu continuais à beaucoup travailler : la couture, la ferme. Quand nous rentrions le samedi tous les 3 mois, ça sentait bon le pot-au-feu chez toi !
En 1959, tu as changé de maison (celle que tout le monde connait aujourd'hui).
Puis le téléphone est arrivé : le 4 à Trémargat. En 1972, alors qu'il n'y avait plus d'enfant à la maison tu as eu la télé : et là tu suivais les émissions culturelles.
Puis la machine à coudre électrique est apparue : au bout de la deuxième machine qui ne fonctionnait pas très bien, tu as repris ta machine à pédales qui tourne toujours. Celle sans doute que vous avez connu. Je ne sais combien de vêtements elle a cousu : des robes, jupes, pantalons, costumes homme et même casaque, sac à main... et 11 robes de mariées.
Puis sont arrivées les nouvelles technologies : téléphone portable, tablette... Tu n'aimais pas mais tu en as bien profité : à chaque fois que je te quittais, tu me demandais si je n'avais pas reçu de nouvelles. Tu as aussi fait des visios avec Elena qui se trouve de l'autre côté de l'Atlantique et tu trouvais cela presque normal.
Tu as aussi eu des peines : déjà la guerre de 39-45, puis la guerre d'Algérie quand Noël est parti pour des mois.
Puis des décès : 1980 papa, 2020 Véro, 2022 Noël, 2025 Gisèle.
Et des joies : tes enfants, leurs résultats scolaires, leur mariage et les naissances des petits. Tes visites, tes amis, tout était positif. Et dans les joies et réussites, il y a eu aussi ton permis de conduire à 60 ans qui t'a donné une liberté infinie. Tu as grandi au fil des ans.

Merci Maman.

Maryvonne

Chère Mèmère,

Je pense ne pas être la seule parmi les cousins à dire que tu as été un modèle pour nous tous.

La nuit que j'ai passée auprès de toi aux urgences il y a quelques semaines m'aura donné une leçon que je n'oublierai jamais: au milieu de ta douleur, tu pensais toujours aux autres : tu te rendormais en disant "merci merci merci", les soignants venus te souhaiter une bonne continuation et bon courage à la fin de leur garde de nuit, tu leur as dit "ayez une bonne santé, reposez vous bien" et merci beaucoup!!!

Ces qualités de gratitude et d'attention que tu nous as offertes, étaient aussi teintées d'une force de caractère incroyable. Et d'un peu d'espièglerie aussi!

Au début de ton hospitalisation, alors que les forces te manquaient pour te lever, tu nous as obligé à t'aider à te recoucher sans attendre l'accord des infirmières. Et tu étais bien fière de la réussite. En vrai, nous aussi !

Pour nous, tes petits enfants, tu as toujours été aux petits soins. Quand nous étions petites, Aude, Sara et moi, tu nous cousais de belles petites robes assorties et tu nous emmenais, toute fière au marché de Rostrenen. Notre plaisir était de voyager à l'arrière de la 2 chevaux fourgonnette, assises sur des petits coussins. A l'époque, pas de ceintures, c'était la liberté totale!
Mais toujours les cheveux bien attachés (même si décoiffés par le vent lors de tes petites accélérations dans les lignes droites), les petites robes repassées et le sourire aux lèvres!

Nous garderons ce sourire, Mèmère, ta gentillesse et ta politesse, tes grands éclats de rire, ton humour très fin, ta tolérance, ton ouverture d'esprit et ton accueil chaleureux pour tous

Nous te remercions tous !
Merci et bon chemin Mèmère !

Hon Mamm-Guñv, notre arrière-grand-mère.


Mémère, c’était une femme pleine d’amour, de douceur, et de réconfort.
 À chaque visite, c’était une nouvelle aventure , à condition, bien sûr, de ne pas oublier le beurre et les crêpes.
On s’asseyait, on l’écoutait raconter ses vieilles histoires, celles qui nous rappellent que la vie passe, mais qui se savourent dans les petits moments, les souvenirs, les rires partagés.
Et puis, il y avait ces moments simples, comme aller ramasser les haricots dans le potager, jouer au Scrabble ou retrouver la famille et tous les cousins.
 C’était ça, être avec elle : vivre des instants vrais, simples, précieux.
Je la remercie du fond du cœur pour chaque moment passé à ses côtés.

Et je remercie aussi Saint Pierre, d’avoir enfin terminé d’installer son fauteuil… depuis le temps qu’elle l’attendait !

Avec tout mon amour,
Zoé, ton arrière-petite-fille

Chère Hélène,
Tu viens de nous quitter, et tu nous laisses tous tristes et orphelins de ta présence,
toujours accueillante et bienveillante, au cœur de notre communauté villageoise
Nous perdons un témoin, tout un livre, de tout ce siècle passé
Nous perdons un guide et un repaire, qui ont construit notre identité

Née dans ce bourg, il y a plus d’un siècle, en 1920,
Une enfance entourée d’une famille aimante,

Femme libre, déterminée à vivre tes choix auprès de Désiré ton mari, quitte à passer par la fenêtre pour quitter ensemble la maison familiale de tes parents

Femme forte, durant ces années difficiles de guerre et d’après- guerre, la vie tous les 6 dans une petite maison, le travail à la ferme, les vaches, la traite, les cochons le cheval, tout le quotidien sans électricité et eau courante

Femme aimante auprès de ton mari tes enfants : Noël, Denis, Annie et Maryvonne, et de ta nombreuse famille, tes petits et arrières petits-enfants, tes voisins, tout ton entourage

Femme attentionnée à l’éducation de tes enfants et à leur transmettre tes valeurs

Comme tant d’autres nous avons apporté nos pantalons à rapiécer, nos vêtements à repriser
Nos rideaux à ajuster, il y avait toujours une solution avec tes doigts d’or, l’accueil était toujours très chaleureux, tu étais curieuse de tous les nouveaux venus dans le pays
Et face à nos débuts difficiles, tu étais toujours compréhensive avec un sourire


Il y avait chez toi cet esprit de solidarité et de partage, propre dans les campagnes, comme si c’était la nécessité indispensable à la survie, ce qui l’est moins aujourd’hui mais je pense sera davantage demain.

Merci beaucoup Hélène, tu restes dans nos cœurs
L’amour ne disparaît jamais

François Salliou
Maire de Trémargat